
La photo ci-dessus représente le Campo dei Fiori à Rome, à deux pas du palais Farnèse où siège l’ambassade de France. La statue au centre de l’image est celle de Giordano Bruno qui mourut sur le bûcher ici-même en 1600, condamné pour hérésie par le tribunal de l’Inquisition.
Bruno défendait les thèses de Copernic selon lesquelles la Terre n’est pas immobile au centre de l’univers mais tourne autour du Soleil comme les autres planètes [1]. Mais Bruno allait encore au-delà de l’héliocentrisme de Copernic en soutenant que le Soleil n’était pas au centre de l’univers, et que celui-ci pouvait être infini :
« Il n’existe dans l’univers ni centre, ni circonférence, mais, si vous voulez, tout est central et chaque point peut être considéré comme une partie d’une circonférence par rapport à quelque autre point central. » (L’Infini, l’Univers et les Mondes, 1584).
Selon Bruno les étoiles sont d’autres soleils, avec leurs cortèges de planètes, et celles-ci peuvent avoir des habitants :
« Il y a donc d’innombrables soleils et un nombre infini de terres tournant autour de ces soleils, à l’instar des sept « terres » [la Terre, la Lune, les cinq planètes alors connues : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne] que nous voyons tourner autour du Soleil qui nous est proche. […] Il est impossible qu’un être rationnel suffisamment vigilant puisse imaginer que ces mondes innombrables, aussi magnifiques qu’est le nôtre ou encore plus magnifiques, soient dépourvus d’habitants … » (L’Infini, l’Univers et les Mondes, 1584).
Un souvenir personnel : c’était une fin d’après-midi d’été, sur le balcon d’une maison de vacances. Une première étoile s’était allumée (c’était en fait Vénus). Ma fille cadette devait avoir 4 ou 5 ans. Elle montre le point brillant dans le ciel du soir. « Regarde, papa, le petit soleil ».
[1] Les thèses de Copernic ne furent publiées qu’après sa mort en 1543 et valurent plusieurs décennies plus tard de gros soucis à Galilée dont le procès devant le Saint Office eut lieu en 1633. Les idées de Copernic furent officiellement condamnées par l’Eglise en 1616, et ne furent progressivement sorties de l’Index qu’au siècle suivant. L’Eglise ne reconnut son erreur dans le procès de Galilée qu’au XXème siècle.
très chouette article!